MASQUE

MASQUE

Qu'on ne s'y m'éprenne, le masque n'invite pas toujours à la fête.

Son origine est associée à la sorcellerie, au spectre, au démon et à la noirceur car, dans les temps anciens, être déguisé consistait simplement à se noircir le visage et le corps.

Le masque est naturel, dans deux cas bien précis : lors d'une grossesse, il annonce la vie, et, quand le visage se fige au moment de la mort.

La plupart du temps, le masque se fabrique.

Il est moule en sculpture.

Produit de beauté, il nourrit et soigne la peau.

Il protège en escrime, en chirurgie, dans le bâtiment, contre les gaz asphyxiants, la fumée.

Porteur d'oxygène, il ramène à la vie.

En plongée, il permet d'admirer les fonds sous marins.

Oublions les autres acceptions qui concernent les armes, la cuisine...

Aujourd'hui, le masque est une protection rare et précieuse depuis que le covid19 galope d'un individu à l'autre, d'un peuple à l'autre. Il ne suffit pas, hélas puisque ce virus se pose sur la moindre surface de peau, sur un vêtement et n'importe lequel objet aussi petit soit-il. Aussi est-il important de rester chez soi.

Mais pendant ce confinement exceptionnel, les masques tombent. Chacun se révèle tel qu'il est.

Comment jouer la comédie en couple, dans le huis-clos familial, lorsqu'on ne se supporte plus ?

Comment se comporter lorsque l'espace est réduit, que les sorties sont interdites ?

Que dire à l'être aimé qui vit loin, si loin ?

Comment faire comprendre que la vie est encore belle à ses aïeux totalement isolés ou à ceux qui restent enfermés auprès de voisins de chambres muets ou tremblants de maladie ?

Lever le masque, ce n'est pas forcément se montrer vil, mesquin ou stupide. Il est de belles surprises cachées sous les apparences :

la solidarité,

la gratitude,

la créativité,

la force de vie.

Pendant cette période très particulière, même si Mardi-gras est passé, pourquoi ne pas en profiter pour créer des masques en vue d'une belle fête de famille lorsque le danger aura disparu...

mars 2020