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Plume et clavier
5 mars 2023

MOUSSE

 

 

 

 

 

BIÈRE QUI COULE N'AMASSE

POINT DE MOUSSE*

 

sous-bois

 

 

La couleur verte a envahi ce coin de forêt. Tout est tapissé : les arbres, les pierres, le sol. Ça et là apparaissent quelques branches mortes. C'est la fin de l'hiver. La vie va percer.

 

On dit que la mousse étouffe toute autre végétation. Or dans ce décor, elle devient couverture protectrice. Son lit semble accueillant et gomme les aspérités et la dureté de la pierre.

C'est un petit val qui mousse de rayons,

écrivait Rimbaud, dans Le Dormeur du val.

Pour Lamartine, elle serait tendre,

PourAnna de Noailles, délicate.

Chez Victor Hugo, elle accueillerait volontiers les amants dans son lit :

Une eau courait, fraîche et creuse,

Sur les mousses de velours ;

Et la nature amoureuse

Dormait dans les grands vois sourds.

Vieille chanson du jeune temps

 

Sa douceur, son aspect spongieux, sa légèreté permettent la métaphore. Quand sa couleur verte disparaît, la mousse fait des bulles.

On qualifie de mousseux : la bière, le champagne, le cidre, quelques vins, du savon, et même l'eau quand elle devient écume.

Se plonger dans un bain mousseux, c'est profiter de douceur et de légèreté.

 

En gastronomie, le foie gras, le poisson et le chocolat, montés en mousse fondent en bouche.

 

Des produits industriels ont une texture qui fait penser à de la mousse : la balle, le nylon, le carbone, les polymères...

 

Se faire mousser, c'est faire des bulles pour masquer ses vraies ou fausses compétences.

 

Celui qui fait de la mousse, en fait trop, il n'est pas pris au sérieux.

 

Le mousse et moussaillon ont une étymologie différente. Ce jeune marin n'a donc aucun point commun ni avec le végétal ni avec ses métaphores. C'est un apprenti courageux et besogneux, qui, entraîné à grimper au grand mât, ne se contenteraient pas de s'allonger sur un lit de mousse dans les sous-bois. Tenté par un tronc, il le gravirait afin d'atteindre du regard les vagues de la canopée, tutoyer le ciel et observer la mer verte et l'horizon à 360°.

 

* Victor Hugo, Les Misérables (1890), Tome I, chap VII

 

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