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Plume et clavier
11 mars 2021

LA PUISSANCE DU RÊVE

 

 

LA PUISSANCE DU RÊVE

 

D

Peinture sur toile 90x90 (2021)

Actuellement à la galerie Vis'art

26 quai Romain Rolland 69005 Lyon

https://atelierart91.glideapp.io/

 

L'abstraction lyrique joue sur l'émotion, celle du peintre et celle du spectateur. Les deux ne se rejoignent pas forcément car le moi qui peint et le moi qui regarde projettent chacun leur propre univers sur la toile : univers où se mêlent le conscient et l'inconscient.

Ce voyage intérieur est intime et mystérieux.

 

Il est des poèmes comme des tableaux que les explications dérangent. Comment être sûr des intentions de l'artiste, comment comprendre son geste, comment ne pas le trahir ? Peut-être en se contentant de regarder et de nommer le visible sans chercher à l'interpréter afin que jaillissent les émotions.

La toile de Dominique Phénix que j'ai intitulée « La puissance du rêve » est baignée de bleu, comme si l'eau et le ciel, complices inséparables, voulaient envelopper et masquer le décor.

 

Commençons donc par le choix de la palette : les camaïeux de bleus dominent, puis s'ajoutent du noir, du blanc et quelques touches de vert.

Le bleu, raconte Michel Pastoureau, médiéviste et historien d'art, est devenu au fil des ans notre couleur préférée alors qu'avant le XIIème siècle il symbolisait le deuil, la peur, le malheur.

Ici, il s'agit davantage de mystère que de noirceur et de peur, car la toile est jalonnée de points de repère : la verticalité, la lumière, des objets flous et surtout une composition très construite qui guide le regard vers le fond du tableau.

 

A premier plan, à gauche, les traits de pinceau et le jeu de couleurs créent un mouvement, peut-être s'agit-il d'un étang, d'un marais. Reviennent en mémoire des lieux connus, des souvenirs de paysages ou de promenades…

 

L’œil est ensuite attiré par la lumière, il hésite à nommer ce qu'il voit : des arbres, des ifs, recouverts de glace ou bien des jets d'eau pétrifiés.

 

Au sol, sont posés, ça et là des reflets comme une invitation à s'aventurer plus loin. Alors avançons !

Mais comment ? Le sol paraît incertain, spongieux comme une tourbière. Le pied toutefois pourrait se poser sur les surfaces noires qui ressemblent à de la terre bien solide, une sorte de gué qui file vers l'arrière plan.

 

Arrêtons-nous avant du côté droit, vers les buissons. Des volutes de fumée ou de brouillard empêchent d'identifier ce qui se cache dans cet espace. Quelques traits noirs et verticaux font penser à des silhouettes.

 

Les touches de lumière, nous entraînent, tels les cailloux du Petit Poucet, vers le fond du tableau, vers ce qui pourrait ressembler à l'esquisse d'une fontaine.

 

Dominique Phénix a créé le mystère en suggérant l'air, la terre et l'eau et en les enveloppant de bleu. Nous sommes en pleine nature, dans un décor étrange, où tout appelle au rêve, à un voyage intérieur teinté de bleu, apaisant…

France Lestelle,

 

 

 

 

 

* Michel Pastoureau : Bleu, histoire d'une couleur, Le Seuil, 2000

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