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Plume et clavier
2 avril 2019

FEUX VERTS

 

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EN TOUTE LIBERTÉ

 

Dans les airs, chaque satellite garde son orbite, chaque avion de ligne ou militaire suit sa trajectoire bien définie. Les uns et les autres sont programmés et aiguillés pour éviter les collisions. Si l'avion d'aéro-club bénéficie d'une liberté plus grande, le pilote se doit de rester vigilant pour éviter son semblable, un planeur, un vol d'oiseaux groupés, un parapentiste ou un U.L.M. Les drones, ont reçu dès leur apparition, des autorisations de vols bien restreintes.

Sur les océans et les mers les tankers, porte-avions, paquebots, ferries, voiliers, dinghies, barques et autres embarcations se partagent les eaux en bonne intelligence et grâce aux radars ils peuvent contourner les obstacles.

 

Sur terre, la motorisation des véhicules : bus, trams et automobiles a nécessité un code de la route afin d'organiser une meilleure cohabitation.

 

La bicyclette a longtemps été le moyen de transport de l'ouvrier ou du promeneur. La trottinette s'associait à un jouet. L'enfant apprenait à se déplacer en patinant d'un pied avant de tenir en équilibre sur son vélo. Venait ensuite l'âge d'avoir son Solex, son scooter ou sa mob, et, avec un permis en poche, la moto, la voiture.

 Tout cela perdure.

La prévention routière s'est investie pour garantir une meilleure sécurité. Elle est entrée dans les écoles pour que les enfants obtiennent depuis leur plus jeune âge le permis piéton puis le permis vélo. Les adolescents accèdent à la conduite accompagnée dès leurs seize ans. Tout cela paraît donc structuré pour que chacun puisse se déplacer à moindre risque.

Pourtant personne n'a su anticiper le fouillis indescriptible qui envahit maintenant nos grandes villes.

 Doivent cohabiter : bus, tram, voitures, camionnettes de livraison, cars de touristes, deux roues à moteur, vélos à remorques, bicyclettes, trottinettes, gyropodes, rollers, skates, les uns casqués et les autres pas, poussettes et caddies, et enfin, quelques très rares chevaux de la marée chaussée…

 Chacun est toujours censé respecter le Code de la Route.

 Patatras ! Aie les entorses !

Un vélo peut circuler à contre-sens, emprunter les couloirs de bus et les trottoirs. Il double à droite ou à gauche selon la direction du vent, se faufile dans les bouchons, passe au feu rouge.

La moto remonte la file de voitures et slalome à sa guise. Le pied droit s'écarte en signe de remerciement.

La trottinette glisse sur les trottoirs et la chaussée dans le sens qui lui plaît et s'abandonne n'importe où debout ou couchée.

Le gyropode, tout récent, qui est réservé à quelques privilégiés maîtres de leur équilibre, emprunte également toutes les voies…

 S'ajoute à tous ces déplacements, l'usage récent d'un petit objet collé à l'oreille : le téléphone portable !

 Alors dans ce bazar, s'ensuivent tout un lot de bousculades, de collisions, de blessures, d'insultes et d'intolérances. Mais qu'importe ! Il faut gagner du temps, préserver l'air qu'on respire et la planète toute entière !

 Dans cette joyeuse pagaille, le piéton essaie de trouver sa place. Il a pour radar sa vue et son ouïe. Il doit anticiper. Sa souplesse et sa réactivité sont garants de sa sécurité. Observons-le : il tourne la tête d'un côté, de l'autre, écoute ce qui vient dans son dos. Là, il esquive tel un torero celui qui téléphone, celui qui pédale ou patine en fonçant droit sur lui. Un peu plus loin, il enjambe une trottinette...

Sa patience et sa tolérance sont admirables. Accordons-lui de temps en temps, le droit de pester ou d'imaginer que le malotru qui vient de lui couper la route se casse la gueule.

Un peu de justice tout de même !

Mais soyons tout à fait juste ! Le piéton peut se révéler distrait par une conversation téléphonique, une rêverie, son monde intérieur et il oublie le bus, le tram, le feu rouge…

Dans certains quartiers, il se prend même pour le roi du bitume : il traverse quand bon lui semble obligeant ainsi l'automobiliste à freiner et à piler.

 

Projetons-nous dans quelques décennies et imaginons une société totalement informatisée. Les automobiles n'auraient plus besoin de conducteurs, des avions-taxis autoguidés libéreraient les chaussées. Tous les conducteurs de deux roues, quel soit leur type seraient dotés d'une puce individuelle, greffée sur ou sous sa peau (l'exagération est permise).

Poursuivons la fiction : ces minuscules accessoires électroniques seraient reliés à des centres d'aiguillages. Des caméras de surveillance, lesquelles pullulent déjà aux coins de nos rues, enregistreraient les trajets, attribueraient des horaires à chacun, relèveraient les infractions…

Le piéton ne pourrait se déplacer que dans les centres commerciaux. Il aurait l'autorisation de  flâner dans les jardins publics où la vitesse ne pourrait excéder 2 km/heure, histoire de renouer avec la marche tranquille de son lointain ancêtre : l'homo erectus...

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Commentaires
1
J'adhère ! Dans notre bonne ville, un quartier entier a été rénové entièrement. Savez-vous ce qui a été oublié ? : les pistes cyclables !<br /> <br /> Sans oublier bien sûr les feux à décompte que l'on trouve à l'étranger mais qui ne traversent pas notre frontière. Ou si peu.<br /> <br /> Amicalement - daniel
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