FLOWER TREE de CHOI JEONG HWA

Flower Tree, l’arbre de fleurs a été définitivement installé près de la place Poncet, en 2007. C’est l’œuvre de Choi Jeong Hwa, un artiste plasticien de Corée qui crée ces installations pérennes pour les grandes villes.

A qui est-il destiné ? A la maîtresse de maison, à la femme aimée, à la mère dévouée, au passant, à l’automobiliste, à l’enfant, à qui veut oublier le béton et le bruit de la ville ?

Le promeneur s’arrête pour prendre le temps d’identifier chaque fleur : rose, volubilis, marguerite, pensée, anthurum phallique… Qu’importe si les couleurs ne sont pas très réalistes. Il ne voit que la beauté statufiée par l’artiste et se laisse imprégner par ce printemps éternel pour y puiser son énergie et son optimisme.

Oublions les poètes, penseurs, peintres, moralistes et rabat-joie qui se sont lamentés sur la fuite du temps, et écoutons cette invitation au Carpe Diem.

Leur gigantisme écrase la délicatesse de Ronsard :

Puis qu’une telle fleur ne dure

Que du matin jusques au soir !

Leur gigantisme envoie au diable les conseils de Baudelaire:

Il faut toujours être ivre, tout est là. C’est l’unique question. Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer.

Leur gigantisme ignore la plainte romantique de Lamartine :

Ô temps, suspend ton vol et vous heures propices, suspendez votre cours…

Leur gigantisme repousse la morbidité des Vanités de Van der Heyden, Champaigne, Cézanne ...

Le bouquet se moque des vases, de l’eau du Rhône qui coule à ses côtés, de celle de la fontaine qui bouillonne de l’autre, de la pluie, qui perle en gouttes de rosée sur ses pétales. Il fleurit, éternellement, sur le béton, où d’ordinaire rien ne pousse.